Hémonstoir vient du breton « hen » (vieux) et de « mostoer » (monastère).
Hémonstoir est un démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Neulliac (Morbihan). Il s'agit, semble-t-il, d'une fondation monastique, car elle était désignée autrefois sous le nom de Le-Haut-Monstoir. Hémonstoir (Henmonstoer) est une ancienne trève de la paroisse de Neulliac, mentionnée dès 1428. Elle a, semble-t-il, fait partie primitivement de la paroisse de Saint-Caradec (jusqu'en 1283). Elle dépendait, sous l'Ancien Régime, de l’évêché de Quimper, de la subdélégation de Pontivy, et ressortissait au siège royal de Ploërmel.
Durant la Révolution, la paroisse d'Hémonstoir dépendait du doyenné de Loudéac. Hémonstoir est érigée en commune en 1790. Par la loi du 17 mars 1890, Hémonstoir se voit attribuer une parcelle non cadastrée revendiquée aussi par Croixanvec (Morbihan).
On rencontre les appellations suivantes : Henmonstoer (en 1428), treffve de Mouster (en 1535-1536), Hemontoir (en 1669), Henmonstoer (en 1670), Hemonstoir (en 1670), Hémoustoir (en 1801), Hémonstoir (confirmée en 1862).
L'Eglise Saint-Arnoult
Historique : Le bras sud du transept de l'église a été construit en 1582 pour Julien Leclerc et sa femme (inscription : HONORABLE HOME IV LECLERC ET DEMOISELLE RENEE THOMAS SA FEM ONT FAICT FAIRE LA PNTE CHAPELLE LAN 1582). Le choeur et le bras nord du transept ont été reconstruits en 1780 (porte la date). Nef et clocher ont été reconstruits en 1859 par l'architecte Guépin. La croix de l'enclos peut dater de la fin du 16e siècle, elle est protégée au titre MH. La fontaine remploie une niche trilobée ancienne, sans statue.
Description : Eglise de plan en croix latine à un vaisseau, construite en pierre de taille de granite et en moellon de schiste, partiellement enduite ; une partie du bras nord du transept est construite en pierre de taille de poudingue ; clocher-porche occidental couvert d'une flèche polygonale. Couvrement en lambris peint en bleu. Le bras sud du transept porte une inscription et une date ; les sablières à décor godronné de cette partie ancienne sont conservées. La croix de l'enclos située sur le mur à l'est de l'église est sculptée du groupe de la Crucifixion à trois personnages et de la Vierge à l'Enfant au revers ; elle est constituée d'un soubassement à corniche, d'un socle monolithe à griffes, d'un fût monolithe en schiste chanfreiné à griffes et d'une croix historiée. La fontaine de dévotion est située 100 m à l'ouest de l'église, hors de l'enclos. L'ancien cimetière entourant l'église a été transféré au sud du bourg au début du 20e siècle.
Les 3 Fontaines
Fontaine située au sud du village en bord de route. Elle est construite en pierre de taille de granite et est du type fontaine-mur ; sa face antérieure aspectée au nord comporte trois niches abritant des statues en granite. A gauche on reconnaît saint André, au centre un évêque qui est sans doute saint Arnoult, patron de la paroisse, à droite un moine.
La Rigole d'Hilvern
Ouvrage indissociable du Canal de Nantes à Brest, ce "cours d'eau artificiel" conduisait l'eau captée en amont sur l'Oust au barrage de Bosméléac, au point géographiquement le plus élevé du canal afin de maintenir un niveau constant au bief de partage d'Hilvern pour la bonne navigation fluviale.
10 ans de construction !
Entre 1828 et 1838, munis de pioches, de pelles, de brouettes, ..., hommes, femmes, enfants ont déplacé des millions de mètres cubes de terre et de pierres pour creuser, terrasser, niveler, ... cette rigole sur 65051 mètres et 30 centimètres.
Une prouesse technique...
La Rigole d'Hilvern a nécessité nombre de prouesses et d'ingéniosités pour en faire ce véritable ouvrage d'art technique.
Dotée d'une pente régulière de 0,3 mm par mètre, la rigole d'Hilvern poursuit, grandeur nature, une furtive courbe de niveau et présente un sillon ayant une pente de 45 degrés, une ouverture à la base de 1,20 mètres et une profondeur moyenne de 1,20 mètres.
Cet aqueduc permettait ainsi au hameau d'Hilvern, de débiter 30 à 33000 M3 d'eau en 24 heures. Pour imperméabiliser la rigole, un revêtement d'argile épousait soigneusement le fond de la tranchée. Dans les méandres, plus exposés aux frottements de l'eau, un assemblage de pierres sèches taillées et scellées avec du mortier et de la chaux de Cartravers, recouvert d'une couche étanche d'argile, était réalisé.
Les déblais servaient de remblais pour créer les talus bordant les berges et le chemin de service de trois mètres de large. Chaque côté de la Rigole était ensuite bordé d'arbres (hêtres, marronniers, érables, platanes d'orient, peupliers, ormes) afin de réduire l'érosion des berges et de diminuer l'évaporation de l'eau convoyée.
A intervalles réguliers, des vannes de décharge régulaient d'éventuels trop-pleins. Quatre bassins de décantation épuraient l'eau grâce aux lamelles de bois placées en travers de l'ouvrage. Les feuilles mortes piégées étaient données aux riverains paysans pour en faire de l'humus. Une dizaine d'aqueducs de vidange de fond permettait d'ôter les dépôts sédimentaires.